Gilles, Président | 2017

 1- Gilles, pouvez-vous nous parler de votre participation au Conseil de gestion du Fonds vert?

En juillet 2017, le gouvernement m’a demandé si je souhaitais siéger au conseil d’administration du Conseil de gestion du Fonds vert. J’ai accepté, après quoi on m’a désigné président du conseil. Le Conseil en question se compose de cinq membres indépendants, du chef de la direction du Conseil de gestion du Fonds vert et de trois sous-ministres (Finances, Environnement et Transports).

C’est le ministre Heurtel, alors responsable du ministère de l’Environnement du gouvernement du Québec qui a mis sur pied le « Conseil de gestion du Fonds vert » en 2017, afin d’établir un cadre de gouvernance du Fonds vert et de coordonner la gestion du Fonds conformément aux principes de développement durable, d’efficacité, d’efficience et de transparence. Entre autres, le Conseil de gestion du Fonds vert avait pour tâche de préparer les comptes annuels du Fonds, conclure des ententes avec d’autres ministères pour la mise en œuvre des mesures ciblées par le plan d’action sur le changement climatique, préparer un plan d’application des mesures financées par le Fonds et évaluer son rendement. Notamment, ce fonds allait servir à soutenir financièrement les municipalités et les organismes sans but lucratif œuvrant dans le domaine de l’environnement.

Le gouvernement a déjà été critiqué pour l’utilisation inappropriée du Fonds vert; il nous incombe donc maintenant de veiller à ce qu’il soit utilisé conformément à ses objectifs, qui consistent essentiellement à financer des activités, des projets et des programmes visant à stimuler l’innovation technologique, la recherche et le développement, l’acquisition de connaissances, l’amélioration du rendement, ainsi que la sensibilisation et l’éducation du public.

Le Fonds vert est financé principalement par les revenus tirés des ventes aux enchères d’unités sur le marché du carbone, les redevances pour les émissions excédentaires de gaz des véhicules automobiles, les redevances pour l’élimination de matières résiduelles et les redevances pour l’utilisation de l’eau. Le financement supplémentaire provient des sommes versées conformément à la Loi visant l’augmentation du nombre de véhicules automobiles zéro émission au Québec afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et autres polluants.

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2- Comment avez-vous commencé à vous engager auprès du Fonds vert?

À contrecœur. C’était sans doute un moment de faiblesse. Soit dit en passant, je ne fais de dons à aucun parti politique.

Au cours de ma carrière, j’ai souvent eu à traiter avec de hauts fonctionnaires des gouvernements provincial et fédéral. Par conséquent, j’ai noué des liens d’amitié avec plusieurs hauts fonctionnaires de divers ministères. On m’avait déjà demandé de participer à divers conseils gouvernementaux, mais j’avais refusé toutes les propositions.

Cependant, j’ai accepté de m’impliquer auprès du Fonds vert, étant donné que l’environnement et le climat changent à une vitesse vertigineuse dans le monde entier, et que si on n’essaie pas de trouver une solution, les conséquences vont continuer à s’amplifier, à devenir de plus en plus coûteuses et à nuire de plus en plus à toute la planète.

3- Vous êtes président du Fonds vert depuis 2017. Quel est le plus grand défi que vous avez relevé jusqu’à présent?

Comme je l’ai déjà indiqué, la mise sur pied du Conseil de gestion du Fonds vert a eu lieu au printemps 2017, et son conseil d’administration a été constitué à la fin de l’été de la même année. Partant de zéro, nous avons dû mettre en place toutes les politiques de gouvernance d’entreprise, les différents comités, de même que les autres politiques législatives et documents réglementaires.

Le plus grand défi (autre que les maux de tête que m’a donnés la politique!) a cependant consisté à rééduquer divers ministères habitués à fonctionner d’une certaine façon, sans vraiment avoir à rendre de compte et devant désormais répondre à des critères stricts pour bénéficier du Fonds vert. Dans notre domaine, il faut prendre les décisions en temps utile et les mettre en œuvre rapidement. Au gouvernement, le processus décisionnel a tendance à être plus lent. Des fois, il est plus excitant de regarder pousser l’herbe que de regarder la machine politique faire avancer des dossiers!

4- Comment le Fonds vert aide-t-il notre collectivité à vivre dans un environnement plus sain tout en protégeant la planète?

Le réchauffement climatique se produit lorsque le dioxyde de carbone ainsi que d’autres polluants atmosphériques et les gaz à effet de serre s’accumulent dans l’atmosphère, puis absorbent la lumière et la radiation solaires qui ont rebondi sur la surface de la Terre. Normalement, cette radiation s’échapperait dans l’espace. Toutefois, ces polluants, qui peuvent rester dans l’atmosphère des années ou des siècles, emprisonnent la chaleur et font en sorte que la planète se réchauffe. Pour freiner les changements climatiques dangereux, il faut réduire considérablement les émissions et remplacer les combustibles fossiles partout dans le monde.

L’objectif principal du Fonds vert est de permettre une réduction spectaculaire des émissions de carbone, ce qui ralentira le rythme du réchauffement climatique et permettra aux générations futures de vivre dans un monde plus sain et plus sûr.

Par conséquent, les différents ministères du gouvernement du Québec établissent des programmes portant notamment sur l’électrification des transports et l’aide financière aux municipalités pour la réalisation de projets d’amélioration de l’environnement, encouragent la recherche et le développement dans le domaine des technologies propres et enfin élargissent l’utilisation des sources d’énergie renouvelables à tous les secteurs d’activité.

5- Pourquoi la protection de la planète a-t-elle autant d’importance pour vous?

Je suppose que « vous l’avez brisé, à vous de la réparer » est la réponse toute faite. Ma génération est l’un des principaux responsables du réchauffement climatique. L’environnement, ce n’était pas un enjeu de notre vie quotidienne. Les voitures polluaient, tout le monde fumait, il n’y avait pas de recyclage et les usines ne se souciaient pas de leur empreinte environnementale.

J’aimerais contribuer à réparer notre gâchis et laisser aux générations futures un environnement plus propre.