Dans les manchettes | Consumer & Retail Advisor | Quels sont les facteurs essentiels pour réussir dans un secteur du commerce de détail en évolution?

Par Mirella Pisciuneri, CPA, CA et Katherine Forbes, CPA, CA, CPA (Illinois)

*Mirella et Katherine ont été invitées à contribuer au blogue Consumer & Retail Advisor
de McCarthy Tétrault. L’article original a été publié sur ce même blogue au mois de juillet 2016.

Il y a une dizaine d’années, les spéculations allaient bon train quant à la façon dont les commerces de détail canadiens s’en sortiraient lorsque que les détaillants de collections éclair internationaux commenceraient à ouvrir des magasins au pays. De plus, alors que les nouvelles chaînes font sentir leur présence dans tout le pays, que les consolidations sont en hausse et que l’accent est mis sur le commerce électronique, le marché du détail est devenu de plus en plus intéressant à observer.

Les marques de collections éclair très connues et établies à grande échelle sont souvent intégrées verticalement et possèdent un système de développement de produits perfectionné en mesure de fournir de nouveaux produits intéressants aux consommateurs à une vitesse incroyable, soit des changements hebdomadaires de produits (c.-à-d. 52 fois par année) plutôt que des réorganisations saisonnières (trois fois par année).

Alors que certaines marques, telles que Jacob et Smart Set, ont été écartées du marché au cours des dernières années1, d’autres ont été capables de maintenir le cap.

Outre ces pressions, les réalités financières mettent les détaillants canadiens à rude épreuve. Le taux de change du dollar américain a enregistré une variation de plus de 10 % au cours de l’année, atteignant une moyenne mensuelle de 1,37 $ en décembre un sommet en 20152. Les entreprises canadiennes qui n’étaient pas bien positionnées pour faire face à ces fluctuations n’ont guère eu la possibilité de faire bénéficier leurs clients des économies réalisées. De plus, le débat entourant la hausse du salaire minimum dans certaines provinces canadiennes s’est intensifié3. Le salaire des employés dans les magasins représente une part importante des coûts que doivent assumer les détaillants traditionnels. Une augmentation considérable du salaire minimum est susceptible d’avoir une incidence sur la rentabilité. Toutefois, cela reste encore à voir.

Voici quelques mesures que les détaillants canadiens peuvent mettre en pratique pour faire face aux pressions qui sont exercées dans ce marché changeant façonné par une plus grande variété et une sensibilité accrue aux fluctuations des taux de change.

Planification des marchandises et contrôle des stocks (« droits aux achats »)

Ces processus figurent parmi les facteurs qui contribuent le plus au contrôle de caisse par temps difficiles. Un resserrement des contrôles et une planification exhaustive feront en sorte que vous « obteniez le meilleur rendement possible ». Richter a constaté que, malheureusement, dans de nombreux cas, les entreprises peu performantes sont soit situées au mauvais endroit, soit les processus ont été mis en place trop tard pour être efficaces ou regagner le terrain perdu.

Développement des produits et intégration verticale

La nécessité de maintenir la cadence accélérée des nouveaux produits provenant des détaillants de collections éclair pose un défi sur le plan du contrôle des stocks et exerce une pression sur les équipes de production et de conception (particulièrement pour les plus petites marques). Toutefois, cette réalité donne l’occasion aux détaillants de commercialiser leurs produits en soulignant la nature exclusive de ceux-ci. Présenter les choses sous cet angle dans le cadre de votre stratégie de vente de détail pourrait être bénéfique.

Coûts d’occupation

Le loyer ou les coûts de location représentent l’une des dépenses les plus importantes pour les détaillants qui possèdent des espaces physiques. Les détaillants doivent tenir compte du nombre de pieds carrés de leur magasin physique et de l’utilisation qui en est faite. Un détaillant stratégique se doit d’étudier tous les secteurs de dépenses et prendre des décisions fondées non seulement sur la situation actuelle, mais également sur les projections à long terme.

Externalisation des compétences complémentaires

L’externalisation des compétences complémentaires ou même des fonctions de distribution et l’évaluation des améliorations des processus du centre de coûts offrent souvent la possibilité de se concentrer davantage ou de nouveau sur les activités principales et permettent la conversion des coûts fixes en coûts variables, ce qui permet d’arrimer les coûts aux fluctuations du volume de ventes. L’analyse des différents centres de coûts peut conduire à des moyens inédits de réduire les coûts, particulièrement pour les entreprises en contact direct avec leurs clients.

Il est important de surveiller de façon proactive les ventes, la rentabilité et les coûts. Considérez l’intégration verticale comme un élément important pour atteindre des niveaux acceptables de profit et pensez « gestion allégée ». Ces suggestions d’amélioration des processus peuvent aider les détaillants canadiens à prospérer dans l’environnement actuel et à venir.

Richter publie un bulletin Sommaire des ventes au détail qui apporte un éclairage complémentaire sur les ventes et les taux comparatifs des principaux détaillants.

À propos de Richter : Fondé à Montréal en 1926, Richter est un cabinet comptable autorisé qui offre des services de certification, de fiscalité et de gestion de patrimoine, ainsi que des services-conseils financiers dans les domaines de la restructuration organisationnelle et de l’insolvabilité, de l’évaluation et du financement d’entreprises, du soutien en matière de litiges financiers et de la juricomptabilité. Notre engagement envers l’excellence, notre compréhension approfondie des enjeux financiers et nos méthodes pratiques de résolution de problèmes nous ont permis de devenir l’un des plus importants cabinets indépendants d’expertise comptable, de services-conseils organisationnels et de consultation au pays. Richter a des bureaux à Toronto et à Montréal. Vous pouvez nous suivre sur LinkedIn, Facebook et Twitter.

 

1)« Canada’s Retail Exodus », Financial Post, 15 janvier 2015. http://business.financialpost.com/news/retail-marketing/canadas-retail-exodus-heres-whos-closed-up-shop-in-canada

2)https://www.bankofcanada.ca/rates/exchange/

3)« Minimum wage increases reignite livable income debate », The Globe & Mail, 1er octobre 2015.  http://www.theglobeandmail.com/report-on-business/economy/five-provinces-hike-minimum-wage/article26618941/