Parlons culture : Au-delà des chiffres : L’importance de la responsabilité sociale

Chaque mois, nous discutons avec un associé de Richter pour découvrir comment les dirigeants trouvent l’équilibre et la concentration nécessaires pour occuper un emploi exigeant, et quelles sont les compétences non techniques qui contribuent à leur succès.

Ce mois-ci, l’entrevue porte sur la collectivité. La responsabilité sociale est une valeur fondamentale chez Richter, comme en font foi la Fondation charitable Richter, le Programme de l’innovation et de l’entrepreneuriat social de Richter et, bien entendu, la Journée de bénévolat annuelleL’associé Mitch Silverstein explique l’importance capitale de cette valeur pour le cabinet.

Pourquoi est-il nécessaire de s’investir dans la collectivité et de donner en retour?

Mitch Silverstein (MS) : On dit que ça prend un village pour bâtir quoi que ce soit. Nous ne sommes pas les seuls maîtres de notre succès et ne fonctionnons pas en vase clos. Personne n’a la capacité, les connaissances, ni les outils nécessaires pour accomplir seul quoi que ce soit; la collectivité fait partie intégrante de la réussite de toute personne ou entreprise. En reconnaissant ce fait, vous avez la responsabilité de redonner à la collectivité qui vous a permis de réussir. Et cette reconnaissance englobe plus que les clients dans un cadre d’affaires; elle vise la collectivité dans son sens large.

« La notion de rendement du capital investi n’a pas sa place quand vient le temps de redonner à la collectivité. »

Selon vous, quelles sont les raisons qui motivent Richter à redonner à la collectivité?

MS : Richter reconnaît que sa réussite n’est pas fondée uniquement sur ses propres capacités : la collectivité dans son ensemble y contribue pour une bonne part. Dès les débuts modestes du cabinet il y a 90 ans, ses fondateurs en étaient conscients et ont inscrit cette valeur de bénévolat dans l’ADN Richter. Notre façon de travailler avec nos clients est très différente de celle d’autres cabinets de services professionnels. Nous cherchons à mieux comprendre ce qu’ils pensent, ce qu’ils ressentent et ce qu’ils apportent à la collectivité. Nous ne nous intéressons pas seulement à ce que leur entreprise rapporte. L’engagement envers la collectivité est pertinent pour un cabinet comme Richter : c’est notre culture et nous tenons à travailler avec des entrepreneurs et des familles qui partagent ces valeurs. De plus, Richter s’est doté d’employés de qualité qui, ensemble, reconnaissent qu’il est essentiel de donner de son temps sans rien attendre en retour. C’est l’héritage que nous souhaitons continuer de transmettre. La notion de rendement du capital investi n’a pas sa place quand vient le temps de redonner à la collectivité.

Croyez-vous que l’engagement au sein de programmes communautaires et le bénévolat sont plus importants aujourd’hui, ou moins, par rapport à ce qu’ils étaient au début de votre carrière?

MS : Je crois que c’est beaucoup plus important maintenant. Le monde dans lequel nous évoluons crée des tensions sociales, présente de nombreux défis et peut paraître très sombre. Si nous étions plus nombreux à nous investir concrètement dans des œuvres de charité, et non pas à nous limiter à faire un chèque, le monde serait en bien meilleur état.

À mes débuts, les entreprises qui accordaient de l’importance à cet aspect étaient des précurseurs. Même si le bénévolat ne fait pas partie intégrante de la culture de toutes les entreprises, il semble être plus répandu aujourd’hui. Les sociétés qui ont agi comme chef de file à cet égard sont en fait celles qui y croyaient fermement et qui savaient vraiment ce qu’elles faisaient.

Quels bienfaits vous procure le bénévolat sur le plan personnel?

MS : Le bénéficiaire obtient, de toute évidence, plusieurs avantages, mais le donneur en retire tout autant, et à mon avis, encore plus. Certaines personnes peuvent manquer d’altruisme en donnant de leur temps; le bénévolat peut cacher d’autres objectifs. Parfois les gens s’adonnent au bénévolat pour avoir bonne conscience. À cela je réponds « Pourquoi pas? ». Je pense qu’il n’y a rien de mal à se valoriser par le bénévolat. Tant que les gens ne le font pas seulement pour qu’on les admire ou pour la gloire, il est tout à fait acceptable selon moi de sentir, en tant que personne, qu’on retire des bienfaits de notre expérience. Le bénévolat n’apporte que des points positifs et tout le monde y trouve son compte à mon avis.

Ce que je trouve admirable chez mes collègues de Richter est qu’ils sont nombreux à donner de façon tout à fait altruiste et ne souhaitent pas que l’on reconnaisse ce qu’ils font; il s’agit de l’expression la plus pure de la charité.

Le bénévolat vous a-t-il permis d’améliorer vos compétences en affaires?

MS : Les gens peuvent devenir tellement pris par leur entreprise et leur vie quotidienne qu’ils ont l’impression de ne pas avoir le temps de donner du temps. Je pense qu’une telle situation freine l’atteinte de leur réussite.
Le bénévolat a certainement contribué à accroître mes compétences en affaires. Tous les organismes sans but lucratif ou les œuvres de bienfaisance auprès desquels je m’implique comptent de nombreux bénévoles et plusieurs d’entre eux n’ont pas nécessairement d’expérience en affaires et n’évoluent pas non plus dans ce monde sur une base quotidienne. Par conséquent, le rythme y est un peu plus lent que dans le milieu des affaires. Cela m’a forcé à :

  • être plus patient;
  • faire preuve de plus de diplomatie;
  • être plus rassembleur;
  • être plus à l’écoute;
  • m’engager en investissant du temps pour tisser des liens plus étroits avec les autres.

Le bénévolat m’a aussi permis de constater les défis financiers auxquels doivent constamment faire face les organismes sans but lucratif et les œuvres de bienfaisance, ce qui m’a rendu plus empathique à cet égard. Je suis maintenant plus en mesure d’affronter des situations semblables dans le cadre de mes activités professionnelles, tout particulièrement lorsque je dois aider des clients à se sortir de difficultés financières ou autres.

Quelle est votre opinion sur le fait d’être honoré ou reconnu pour votre travail auprès d’œuvres de bienfaisance? Devriez-vous refuser de telles reconnaissances?

MS : Certains organismes caritatifs ont besoin ou demandent de souligner votre apport significatif à leur cause, en tant que bénévole ou que donateur, afin d’attirer davantage l’attention sur eux. Si d’autres personnes sont en mesure de constater la reconnaissance que donne l’organisme aux bénévoles et que cela permet de les sensibiliser à la cause, ils peuvent être incités à faire leur part ou un don en argent. Habituellement, même ceux qui ne veulent pas nécessairement être honorés publiquement pour leur engagement comprennent que cette reconnaissance pourrait en convaincre d’autres de passer à l’action.

Quel est le meilleur conseil d’affaires que l’on vous ait donné?

MS : « Les gens achètent de ceux qu’ils aiment, ils aiment des gens qu’ils connaissent et ils connaissent des gens avec lesquels ils entretiennent des liens. » Donc si vous voulez réussir en affaires, vous devez vous investir dans vos relations et dans la collectivité.

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