L’étude de 2025 sur le secteur alimentaire nord-américain : composer avec les changements de confiance, de coûts et de talents
En 2024, l’optimisme a soutenu une grande partie du secteur alimentaire et des boissons, face à l’inflation et aux pressions sur les chaînes d’approvisionnement. Un an plus tard, le paysage est devenu plus complexe. L’étude de 2025 sur le secteur alimentaire nord-américain montre une vision pessimiste aux prises avec les tarifs et les défis liés à la main-d’œuvre, mais démontrant une résilience grâce à son adaptabilité.
Deux réalités nationales
La confiance n’est plus partagée équitablement entre les frontières. Au Canada, 87 % des dirigeants d’entreprise prévoient encore de la croissance pour les 12 à 18 mois à venir. Au sud de la frontière, moins de la moitié des répondants américains partagent cette perspective. Cet écart met en évidence une divergence croissante dans la façon dont les entreprises vivent et se préparent à l’avenir du secteur alimentaire.
Les tarifs rognent les marges
Un an après leur mise en place, les effets des tarifs sont plus marqués et plus répandus. En 2024, moins d’un quart des dirigeants signalaient un impact négatif. En 2025, ce chiffre atteint les trois quarts. Les coûts des matières premières et de l’emballage sont considérés comme les domaines où l’impact a été le plus ressenti.
Ventes en baisse, prix en hausse
Ces pressions se font sentir en temps réel. Plus de la moitié des répondants rapportent une baisse du volume des ventes, certains misant potentiellement sur une hausse de prix comme stratégie de survie. C’est un équilibre délicat : protéger les marges sans éroder la confiance des consommateurs dans un marché sensible aux coûts.
Un marché du travail sous tension
Si les tarifs pèsent sur les états financiers, la dynamique du travail met à l’épreuve la résilience opérationnelle. En 2024, seulement un quart des répondants jugeaient les conditions de travail négatives. En 2025, ce chiffre a presque doublé. Aux États-Unis, la situation est encore plus marquée : à peine 6 % décrivent leurs perspectives de main-d’œuvre comme plutôt ou très positives.
Les talents : difficiles à attirer, encore plus difficiles à retenir
Trouver et garder des travailleurs qualifiés est devenu un grand défi du secteur. En 2024, 23 % des dirigeants jugeaient la rétention difficile. Cette année, les deux tiers le disent. Le recrutement devient aussi plus ardu, 44 % affirmant avoir de la difficulté à attirer de nouveaux talents. Pour y répondre, plusieurs externalisent certains postes, tandis que d’autres explorent les investissements dans l’automatisation du travail.
La relève au premier plan
Les transitions de leadership gagnent aussi en importance. Une proportion importante de fondateurs et de dirigeants planifient une relève d’ici cinq ans, mais plusieurs n’ont pas encore de plan formel. Pour ceux qui s’y préparent, la tendance s’éloigne d’une sortie complète pour privilégier un rôle d’actionnaire soutenu par une gestion professionnelle. Contrairement au Canada, le secteur alimentaire américain témoigne d’un intérêt plus marqué pour les opérations de fusions et acquisitions
Bâtir la résilience en temps incertains
Comme l’observe Michael Black, associé chez Richter : « Il n’existe pas de solution unique aux défis auxquels les entreprises font face. Celles-ci identifient et s’attaquent à leurs principales vulnérabilités, qu’il s’agisse de préserver les marges, d’améliorer l’efficacité opérationnelle ou d’optimiser la main-d’œuvre. Bien que les perspectives de croissance actuelles soient limitées, celles qui traverseront la tempête en sortiront probablement renforcées. »
L’étude de 2025 dépeint une industrie confrontée à de grands défis, mais illustre des pistes claires pour avancer. Pour les entreprises capables de s’adapter rapidement, d’investir stratégiquement et de retenir les bonnes personnes, les occasions demeurent à portée de main.
[Lire l’étude de 2025 sur le secteur alimentaire nord-américain au complet]