Idées d’investissement, perspectives mondiales et une cause qui nous tient à cœur
Réflexions à la suite de Sohn Montréal
Le 28 mai dernier, l’hôtel Four Seasons de Montréal a été l’hôte d’un rassemblement remarquable de spécialistes de l’investissement venus de partout en Amérique du Nord. La première Conférence d’investissement Sohn Montréal a réuni un réseau mondial de gestionnaires de fonds spéculatifs, d’investisseursinstitutionnels, de bureaux familiaux et de stratèges macroéconomiques pour une journée entière axée sur les idées d’investissement, de débats et d’objectifs partagés.
Richter, Bureau familial | d’affaires est fier d’avoir été le co-présentateur de la première édition canadienne de la Conférence Sohn. Fondée à New York en 1995 pour honorer la mémoire d’Ira Sohn, un professionnel de Wall Street, cette conférence s’est imposée au fil du temps comme un forum d’investissement respecté dans le monde entier, avec des événements organisés dans des villes phares telles que Londres, Hong Kong, Sydney et maintenant, Montréal.
Si la conférence est reconnue pour faire émerger des idées d’investissement à forte conviction, la conférence repose sur une mission philanthropique. L’édition de cette année a permis d’amasser plus d’un million de dollars en appui à deux institutions locales chères à la communauté montréalaise : la Fondation de l’Hôpital de Montréal pour enfants et la Fondation du CHU Sainte-Justine. Nous sommes également fiers de souligner que notre associée et cheffe des investissements Anik Lanthier, a coprésidé le comité organisateur ayant donné vie à cet événement d’envergure mondiale.
Comme on pouvait s’y attendre, la programmation témoignait de la profondeur et de la diversité qui font la réputation de Sohn. Parmi les présentateurs de l’événement figuraient :
- David Einhorn – Greenlight Capital
- Gavin Baker – Atreides Management
- Nancy Zimmerman – Bracebridge Capital
- Nicole Musicco – ancienne cheffe des investissements, CalPERS
- Matt Botein – Gallatin Point Capital
- Suzy Gibbons – Kempner Capital
- Mark Lasry – Avenue Capital
Leurs réflexions ont couvert les marchés publics et privés, le crédit, la macroéconomie, les biotechnologies et les solutions alternatives. Bien que chaque présentateur ait été chargé de partager une thèse d’investissement spécifique, plusieurs thèmes transversaux ont émergé – offrant une perspective allant bien au-delà de transactions ponctuelles. Voici cinq thèmes clés qui se sont démarqués :
Naviguer dans un monde fragmenté exige une grande précision
De nombreux intervenants ont évoqué l’affaiblissement de la coordination des politiques mondiales et la montée de régimes fiscaux divergents, particulièrement dans le contexte d’une volatilité accrue au sud de la frontière. Dans un contexte où le discours politique influe davantage sur les marchés (souvent de manière moins prévisible que les facteurs économiques), les risques régionaux et les bouleversements macroéconomiques prennent une importance accrue. Cela impose des exigences plus élevées en matière de construction de portefeuille, mais ouvre également la voie à des opportunités ciblées où une gestion active peut générer de la valeur.
Rééquilibrer au-delà du marché américain
Face aux inquiétudes liées à la politique budgétaire américaine, à l’instabilité politique et à la saturation des marchés, plusieurs conférenciers ont porté leur regard vers l’étranger, particulièrement vers l’Europe. Ils ont souligné que les actions et le crédit européens peuvent offrir des valorisations attrayantes, des fondamentaux plus solides et une moindre concentration institutionnelle. Cela incite à une réévaluation opportune des allocations globales. Sans rejeter les marchés américains, certains ont suggéré que, pour la première fois depuis de nombreuses années, des occasions uniques justifient aujourd’hui un redéploiement partiel des capitaux vers l’Europe, où le profil risque-rendement apparaît plus favorable.
Repenser le portefeuille 60/40
L’un des intervenants a rappelé qu’en période de crise, les actifs traditionnellement considérés comme des diversificateurs — comme les obligations — peuvent perdre leur efficacité, comme ce fut le cas en 2022 lorsque actions et obligations ont chuté de concert. Ils ont fait valoir que nous sommes aujourd’hui confrontés à un environnement similaire, avec la perspective de déficits budgétaires croissants qui font grimper les rendements du Trésor américain et exercent une pression sur le dollar américain. Selon lui, il devient donc essentiel de construire des portefeuilles plus robustes, au-delà du modèle classique actions/obligations. En résumé, dans l’environnement incertain d’aujourd’hui, les stratégies non corrélées, les actifs réels et les sources alternatives de rendement deviennent des incontournables.
La dislocation génère de l’alpha
Dans des secteurs aussi variés que la distribution japonaise, le crédit européen et les biotechnologies en phase de démarrage, les gestionnaires découvrent de la valeur dans des segments délaissés. Ces idées d’investissement ne relèvent pas de la dynamique qui a alimenté l’ascension des « sept magnifiques », mais de stratégies idiosyncratiques exigeant une diligence rigoureuse, une compréhension opérationnelle approfondie et une implication active. Dans cette optique, plusieurs conférenciers ont insisté sur l’importance croissante de la sélection ascendante des titres, en particulier dans des marchés distordus par les flux passifs et la vision court-termisme. Alors que les 18-24 derniers mois ont été caractérisés par des facteurs de dynamique générale qui ont mis à l’épreuve les compétences des gestionnaires actifs, les divergences géographiques et économiques sont devenues une toile de fond de plus en plus favorable pour les sélectionneurs de titres actifs.
Thèmes de croissance séculaires durable
La création de richesse exceptionnelle découle souvent d’un positionnement précoce dans des thèmes émergents qui gagnent en importance avec le temps. Et bien que le secteur technologique traditionnel puisse sembler saturé en ce moment, de nombreux intervenants ont identifié plusieurs vecteurs de croissance à long terme. Qu’il s’agisse de certains points de vue optimistes sur l’infrastructure mémoire lié à l’IA, la montée du sport comme classe d’actifs résiliente ou encore les avancées dans les traitements du cancer, la conférence a mis en lumière un certain nombre de thèmes ayant un potentiel sur plusieurs décennies. Ces thèmes illustrent la résilience de l’innovation comme moteur d’investissement.
Les conférences comme Sohn ne visent pas à fournir des solutions toutes faites, mais plutôt à alimenter la réflexion stratégique. Ce qui a marqué cette année, ce n’est pas seulement la diversité des idées présentées, mais la reconnaissance commune d’un monde devenu plus fragmenté, plus incertain — où les repères du passé pourraient ne plus suffire.
Nous voyons dans ces échanges une occasion de remise en question, d’apprentissage et d’ouverture. Ils nous aident à rester en contact avec le dialogue plus vaste sur l’investissement et de nous assurer que nous posons les bonnes questions au nom des familles que nous accompagnons. Si l’un ou l’autre de ces thèmes vous interpelle, ou si vous souhaitez discuter de la manière dont ils se reflètent dans votre portefeuille, nous serions ravis d’en parler avec vous.