Parlons culture : Apprendre de nouvelles compétences – toujours d’actualité?

Chaque mois, nous discutons avec un associé de Richter pour découvrir comment les dirigeants trouvent l’équilibre et la concentration nécessaires pour occuper un emploi exigeant, et quelles sont les compétences générales qui contribuent à leur succès.

Quand il s’agit d’acquérir de nouvelles compétences, plusieurs ne savent pas par où commencer, tant l’offre de formation et les sujets à explorer sont variés. Ce mois-ci, nous faisons le point avec Audrey Mercier, associée de Richter, qui, en plus de détenir le titre de CPA auditrice, CA, a également obtenu ceux de CFE, CFF et EEE. Joignez-vous à nous afin de vous inspirer de son expérience pour s’établir un plan de formation équilibré et mettre en pratique ses conseils pour favoriser un apprentissage durable.

Dans le monde des affaires actuel, à quel point est-ce essentiel de continuer à acquérir de nouvelles compétences? Est-ce plus important pour un professionnel en début de carrière?

En considérant la vitesse de l’évolution et la mondialisation des marchés, l’apprentissage de nouvelles compétences est indispensable pour tout professionnel et ce, qu’il soit débutant ou expérimenté. En effet, à défaut de maintenir à jour nos connaissances et d’étendre nos champs de compétences, notre expertise deviendra désuète très rapidement. La nécessité de suivre des formations ne change pas en fonction du stade de carrière : c’est plutôt le type de sujet à approfondir qui évolue. L’apprentissage en continu est la clé pour demeurer à la hauteur des défis qu’il faut relever dans notre travail au quotidien. De plus, selon les dernières études, apprendre est une des bonnes façons de générer du bonheur dans notre vie.

Comment faites-vous pour déterminer les prochaines compétences que vous allez acquérir? Avez-vous un plan précis pour les années à venir?

Oui et non. À ce stade de ma carrière, je n’ai pas de plan qui soit déterminé de façon immuable. J’ajuste mes projets de formation en fonction des besoins de Richter et de ma pratique, des changements réglementaires de la profession, ainsi que de mes intérêts personnels. Je recommanderais toutefois aux jeunes professionnels de s’établir un plan d’apprentissage à court et moyen terme. D’ailleurs, dans le groupe d’Audit, nous avons créé une feuille de route sur cinq ans pour permettre aux membres de notre équipe d’acquérir toutes les connaissances et compétences requises pour atteindre leurs objectifs d’apprentissage d’ici à ce qu’ils obtiennent un poste de directeur. Au sein de notre cabinet, un bon plan de formation devrait permettre un équilibre entre les différents piliers de notre matrice interne de responsabilités, entre les compétences techniques et générales, de même qu’entre les différents sujets pour favoriser un développement professionnel solide et complet.

« La nécessité de suivre des formations ne change pas en fonction du stade de carrière : c’est plutôt le type de sujet à approfondir qui évolue. »

Est-ce qu’il faut prioriser l’apprentissage de compétences techniques ou de compétences générales?

Ce serait une erreur de prioriser un type de compétences au détriment d’un autre, car elles sont toutes deux essentielles. Évidemment, les compétences techniques permettent au professionnel de réaliser les mandats qui lui sont confiés. En début de carrière, c’est d’ailleurs vers ce type de formation que l’on s’oriente le plus souvent. Toutefois, les compétences générales (ou soft skills, comme on les désigne communément) sont indispensables dans le domaine des services-conseils. Par exemple, plus un professionnel développera ses aptitudes de communication et de vulgarisation, plus il lui sera facile de mettre ses compétences techniques au service de ses clients. Pour un directeur, l’approfondissement des compétences générales permet également d’assurer un partage plus efficace de son expertise avec les membres de l’équipe, ce qui contribue à l’amélioration globale de la performance du groupe. Il est donc à l’avantage du professionnel de varier le type de formation qu’il choisit selon le stade de carrière où il se trouve et selon ses objectifs de carrière.

Quelles sont les principales compétences sur lesquelles un professionnel devrait miser pour réussir?

De nos jours, il est essentiel de développer des compétences liées aux technologies, car celles-ci entraînent à la fois des opportunités et des enjeux pour notre pratique et pour nos clients. Grâce à l’intelligence artificielle et à l’analyse de données, nous serons en mesure d’élargir notre offre de services et, par exemple, de fournir à nos clients de l’information toujours plus précise et à jour. L’automatisation des processus, les chaînes de blocs (ou blockchain) et les cryptomonnaies sont d’autres exemples de technologies qu’il faut comprendre, car elles affectent déjà les domaines de la comptabilité et de la finance. En termes de compétences générales, je crois qu’il faut approfondir ses aptitudes de communication et d’adaptation au changement, en plus d’aiguiser son sens des affaires.

Vous êtes CPA auditrice, CA et vous détenez également les titres de CFE, CFF et EEE. Quels sont vos conseils pour faciliter l’apprentissage de nouvelles connaissances?

Il est important de cultiver sa curiosité, car celle-ci est un atout précieux dans l’acquisition de compétences : c’est elle qui motive la recherche de nouvelles connaissances! Je pense que ma curiosité a été un atout important dans mon désir d’apprendre et ma passion pour les nouvelles connaissances.

Un autre élément clé de l’apprentissage est la discipline : il faut être capable de se garder des plages horaires pour l’étude. Pour favoriser l’acquisition de nouvelles compétences, j’ai toujours misé sur le concept du « travail régulier et constant ». J’étudie de façon régulière tout le long du semestre petit à petit. Étudier à la dernière minute pour un examen ne peut pas résulter en un apprentissage durable et à valeur ajoutée. J’ai d’ailleurs été privilégiée que cette habitude me soit inculquée à un jeune âge par ma mère, qui savait faire preuve d’une discipline exemplaire, et qu’elle soit renforcée pendant mes études secondaires au Collège Saint-Hilaire, où l’on en faisait une priorité.

Aussi, je participe à des comités dont les travaux portent sur les nouvelles règlementations et les questions émergentes et j’anime des séances d’apprentissage afin de m’inciter à acquérir de nouvelles connaissances. Personnellement, je sais qu’il m’est plus facile de maintenir ma discipline lorsque je m’implique et que je prends des engagements envers d’autres personnes.

Quel est le meilleur conseil d’affaires que l’on vous ait donné?

L’un des meilleurs conseils que j’ai reçus en était un de vie en général (et non pas uniquement lié aux affaires). Ce conseil provient de mon père, qui n’a pas eu la chance d’étudier à l’université et qui a dû apprendre son métier sur le marché du travail. Il m’a dit de choisir un aspect que j’aimais de chaque personne avec qui je travaillerais, et de l’intégrer à mon propre style de gestion. Un autre conseil que j’ai retenu m’a été transmis par le directeur de mon école secondaire. Selon lui, il était nécessaire pour un directeur de « marcher son école », pour employer ses propres mots, afin de bien sentir le pouls quotidien du milieu. C’est la seule façon de savoir réellement comment vont les choses et de réagir dans un délai approprié. Encore aujourd’hui, je m’assure de faire le tour de mon étage tous les jours, sans exception!

 

 

Pour consulter les articles précédents de la série Parlons culture :